Ce soir présentation très technique et pratique animée par Marcel Piacentino, notre maître photographe.
Le Flash, à quoi ça sert, comment s’en servir ?
Marcel apporte d’entrée une première réponse :
à l’heure de la photographie numérique, le flash n’a plus vraiment d’ utilité, sauf à exercer notre créativité avec la maîtrise de la lumière.
En effet, en argentique, le flash ou tout autre éclairage artificiel étaient souvent indispensables pour apporter de la lumière, car chaque pellicule avait sa sensibilité ISO propre. Mais en photo numérique, avec les boîtiers modernes, la montée en ISO ne pose plus de problème. Donc évitons le flash frontal traditionnel autant que possible, car ses effets secondaires sont nombreux: écrasement des ombres, yeux rouges, avant-plan surexposé et arrière plan sous-exposé.
Par contre, les effets créatifs réalisés à l’aide du flash peuvent être remarquables, surtout avec l’utilisation de flash déportés du type Cobra.
Un peu de technique : le nombre guide
Le nombre guide est une caractéristique de chaque flash, il représente sa puissance. Plus le nombre guide est élevé, plus la portée du flash sera longue.
Mais attention : le nombre guide en valeur absolue n’a aucune signification, car il est dépendant de la sensibilité ISO et de la focale.
Si on a un Flash de nombre guide 12 à 100 ISO pour une focale donnée, pour un objectif ouvrant au maximum à F4, on est donc limité à une distance de 3m pour ces réglages ( 12 = 4 X 3 ).
Mais on peut augmenter cette distance max en jouant avec les ISO :
- 6m pour 400 ISO
- 12m pour 1600 ISO
- et ainsi de suite
( Loi de l’Inverse du Carré en Photographie: L’intensité de l’éclairement diminue selon le carré de la distance entre la source de lumière et le sujet. On dit aussi l’intensité lumineuse est inversement proportionnelle au carré de la distance … )
En pratique, on calculera la distance grâce au tableau suivant pour un nombre guide donné à 100 ISO et à la focale donnée
Certains flash portent les « abaques » sur la face arrière, le tableau des distances maxi en fonction des ISO et ouvertures. Très utile pour éviter de se prendre la tête !
L’influence de la focale
Bien entendu la focale utilisée a une influence sur la puissance du faisceau.
Le flash a lui aussi une distance focale : en grand angle le faisceau est plus large, donc portée plus courte, en téléobjectif le faisceau est plus étroit donc portée plus longue.
Modes de réglages et de déclenchement du flash Cobra
Le flash Cobra peut être utilisé en flash frontal si il est monté sur la griffe du boîtier, ou en flash déporté. Dans ce cas, le déclenchement du flash est soumis au déclenchement du boîtier, les deux appareils communiquant entre eux.
- Mode automatique: le flash utilise sa cellule propre pour mesurer la lumière nécessaire, sans liaison avec le boitier (hormis le déclenchement) ; système ancien aux résultats très « moyens ».
- Mode TTL : les réglages de l’objectif et du boîtier sont transmis au flash qui adapte sa puissance (sa durée en fait) en fonction de la lumière reçue par la cellule intégrée au boitier (via l’objectif), suite à de très brefs pré-éclairs. Équivalent au mode automatique du boîtier, pratique mais résultat « moyen ».
- Mode manuel : L’intensité du flash est réglée par le photographe.
- Stroboscopique : plusieurs éclairs sont envoyés pendant la durée de l’exposition. Parfait pour les effets de décomposition du mouvement.
- Maître / esclave : en général le flash frontal du boîtier est utilisé en maître, et c’est lui qui déclenche les autres flashes esclaves déportés . Le flash frontal peut être obturé avec un filtre infrarouge pour que son éclairage n’interfère pas avec les autres.
- Mode HSS (High Speed Sync) : Le mode « Super FP » ou « HSS » permet d’utiliser le flash pour des vitesses d’obturation plus rapides que la vitesse de synchronisation du boitier, jusqu’à 1/8000 s par exemple, grâce à une série d’éclairs de moindre intensité émis à fréquence élevée. Présent chez certains flashes récents
Mode stroboscopique :
Fonctionnement maître- esclave :
Vitesse de synchronisation
La vitesse de synchronisation du flash est la vitesse d’obturation la plus élevée à laquelle il est possible de prendre une photo au flash. Au-delà de cette vitesse maximale (si vous choisissez un temps de pose plus court), la synchronisation sera impossible, le 2ième rideau commence à remonter avant la fin de l’éclair du flash et la photo présentera une bande noire plus ou moins grande : toute une partie de la photo n’aura pas été exposée.
La vitesse de synchronisation du flash concerne les appareils photos ayant un obturateur focal à rideaux (les appareils reflex et hybrides). En général elle est de l’ordre de 1/200 s (entre 1/125 s pour les plus lents et 1/500 s pour les plus rapides).
Flash en synchronisation arrière
Déclenchement du flash sur le second rideau, c’est à dire à la fin de la pose .
Ce type de réglage dépend du boîtier, et il est disponible sur la plupart des boîtiers reflex ( réglage REAR dans la rubrique « mode flash » ).
Le principe : le flash se déclenche à la fin de l’exposition. Utile pour des poses en vitesse lente de sujets en mouvement, le début du mouvement laisse des trainées floues, à la fin le sujet est flashé, donc net.
En conclusion : le Flash est un excellent outil pour une photo créative .
Il est possible de combiner plusieurs flash en mode maître-esclave pour créer ainsi un éclairage multiple intéressant, aussi bien en extérieur qu’en studio .
Mais bien entendu, une photo au flash ne s’improvise pas et demande une préparation élaborée pour un résultat optimal.
Merci Marcel pour cette présentation technique si instructive !
Ci-dessous, une petite galerie photos des bons moments de cette soirée
Nous nous retrouverons le lundi 25 février pour une soirée sélection d’image.
N’oubliez pas d’apporter vos photos sélectionnées et imprimées pour le thème « Au ras du sol »