Aujourd’hui 12 février, c’est Marcel Piacentino, le formateur attitré du Club, qui anime cet atelier technique sur le thème
Température couleur et Balance des Blancs
La notion de balance des blancs est intimement liée à celle de température de Couleur, qui se mesure en kelvin (K).
On parle bien de lumière « chaude » (tonalités rouges ou jaunes) et de lumière « froide » (tonalités vert et bleu).
Selon le type d’éclairage, une surface blanche sera plus ou moins orangée ou plus ou moins bleutée. C’est notre cerveau qui fait l’interprétation et nous dit que cette surface est en fait blanche .
Faire la balance des blancs, c’est atténuer (… ou bien renforcer … selon le désir du photographe) les défauts de la température de couleur dominante d’une photo.
De quoi disposons nous pour cette correction ?
En premier lieu, de l’éclairage lui-même : lampe à incandescence, lampes fluorescentes et lampes led ne produisent pas la même couleur dominante, on peut donc jouer avec … si on peut , c’est à dire en studio, ou si on a la possibilité de déplacer le sujet par rapport aux sources de l’éclairage.
Ensuite, de moyens de correction par logiciel, soit directement sur le boîtier, soit via un logiciel de retouche comme Lightroom.
- Le mode AWB (balance des blancs automatique) rendra une ambiance « correcte », c’est à dire « moyenne ». Ce mode conviendra bien à des photos conventionnelles, mais est peu adapté à la photo d’art, ou lorsqu’on recherche une ambiance particulière.
- Les modes préprogrammés (lumière du jour, ombre, tungstène … ) sont souvent utilisés, et donnent de bons résultats dans la plupart des cas.
- Le mode le plus souple est le mode K : le photographe choisit lui même la température couleur au Kelvin près.
Il existe aussi un appareil de mesure de la température de couleur de la lumière ambiante, pratique pour les adeptes du mode K : le thermocolorimètre. Très utilisé en cinéma , où les retouches logicielles sont très difficiles.
Une remarque importante : le format RAW
Les boîtiers numériques peuvent prendre la photo en format JPEG ou en format RAW .
- Le format RAW contient le codage numérique de chaque pixel du capteur du boîtier, sans autre interprétation. Ce format, comparable au négatif en photo argentique, nécessite une opération de « développement » qui se fait avec un logiciel, soit le logiciel fourni par la marque du boîtier, soit un logiciel de retouche comme Lightroom ou Camera Raw de Photoshop. La balance des blancs se fera par le biais du logiciel de retouche. Lors de la prise de vue en format RAW, le mode AWB (automatique) est parfaitement suffisant.
Le fichier RAW doit toujours être conservé, car avec l’évolution des logiciels de retouche il pourra toujours être réutilisé pour encore de meilleurs résultats dans les années futures.
- Le format JPEG est transformé par le calculateur du boîtier numérique, en tenant compte de la balance des blancs choisie à la prise de vue. C’est un format compressé, les fichiers JPEG sont à peu près 2 fois plus petits que les fichiers RAW, mais ceci n’est pas un avantage : la moitié des pixels sont perdus et irrécupérables. La modification de la balance des blanc altère encore un peu plus l’image finale. Donc si vous shootez en Jpeg, mieux vaut ne pas se tromper au moment du choix de la balance des blancs !
Un petit outil qui facilite la vie du photographe, et aussi celle de l’imprimeur : la charte de couleur
Il s’agit d’une carte de « référence », en carton imprimé, avec des carrés de couleurs : blanc pur, noir pur, gris moyen, et une série de couleurs Pantone de référence.
Au début de la séance, photographiez cette carte en gros plan, avec la lumière ambiante qui sera celle de la photo.
Cette image servira :
- à vous pour trouver le meilleur équilibre de la balance des blancs
- à l’imprimeur pour trouver le meilleur rendu imprimé de votre série de photos.
BREF, et en résumé …
Merci à Marcel pour cette brillante et instructive présentation.
Et à la prochaine fois le 26 février !
Merci Marcel (et Martine) pour cet exposé.
En plus du mode de balance des blancs automatique (AWB = Automatic White Balance), de nombreux boitiers permettent une balance des blancs personnalisée (CWB = Custom White Balance) : On mesure la balance des blancs en cadrant un morceau de papier ou un autre objet blanc (ou gris neutre) sous l’éclairage qui sera utilisé dans la photo finale, et donc on effectue la mesure de la température de couleur (en Kelvin) et aussi de la teinte (qui rééquilibre les dérives chromatiques vertes ou magenta qui peuvent se produire lors de la balance des blancs) ; ces deux valeurs seront utilisés pour la séance de prises de vue dans ces conditions de lumière.